Là, tu vois, on est à Niaye Thiokers, me dit Pithiou en sortant du taxi. Pithiou, c’est un de mes acolytes, compagnons d’errance, au même titre que Charlotte, Alioune, et Fabrice. Nous partons à la récolte des paysages sonores et des voix de Niaye Thiokers, des paroles et des sons, armés de membranes vibrantes et de capteurs de photons, à la recherche d’ondes signifiantes…
Jeunes de Dakar aux origines, aux caractères, aux parcours différents. Pithiou est un rappeur d’une trentaine d’années. Il a grandi dans le quartier de Médina, proche de Niaye Thiokers.
Il a eu une certaine notoriété dans le milieu rap de la capitale et affiche une certaine sérénité, un calme pragmatique. Il connaît bien le quartier. Charlotte a la vingtaine, est étudiante en communication à l’université de Dakar, passionnée par les arts, la musique, la culture. Plutôt impulsive, elle n’a pas sa langue dans sa poche. Alioune est un artiste trentenaire touche à tout et débrouillard, travaillant avec l’équipe du studio d’animation Kakatar. Enfin, Fabrice, dans le milieu de la vingtaine, est un étudiant burkinabè à l’école d’architecture de Dakar. Ensemble, nous avons tenté d’avoir une ouïe plus claire des dynamiques et des enjeux, des logiques qui régissent la vie du quartier et ses transformations.
Niaye Thiokers : Le cri de la perdrix
30′ / 2020
Une création réalisée par Cyril Mossé avec la complicité de Pithiou, Charlotte, Aliou et Fabrice.
Cyril MOSSÉ : Après une formation en son à l’IAD, il s’oriente vers la prise de son documentaire, et travaille pendant 5 ans en tant que preneur de son sur divers tournages entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Il élargit petit à petit ses compétences à la télévision, à la radio, et dans le domaine de la postproduction. Il rejoint le collectif de l’Atelier Graphoui en 2014 en tant que responsable de la postproduction son et d’ateliers de création sonore. Il y développe de multiples expériences techniques, créatives et pédagogiques à travers diverses formes et de productions et d’accompagnements de projets. Il réalise par ailleurs un docu-fiction radiophonique en deux volets Radio Syria en collaboration avec Maëlle Grand Bossi. Et un documentaire radiophonique de 50 min Charge(s) Déraisonnable(s), avec Nicolas Bruwier.