Le quartier historique de Niayes Thiokers à Dakar est perçu par divers artistes comme un espace où une collectivité dessine ses contours et son inventivité afin de répondre à des enjeux du commun.
Niayes Thiokers : une enclave située entre le grand marché de Sandaga et la côte, un bidonville en plein centre-ville de Dakar, à deux pas de la cité administrative et de l’ancien quartier colonial français, le Plateau. Par sa localisation territoriale, il fait l’objet de nombreuses convoitises et enjeux politiques et sociaux.
Aujourd’hui, on y puise encore l’eau au puits, on y élève des chèvres, des poules et des pigeons sur les toits des habitations : ruralité et urbanité y cohabitent dans une forme de chaos ordonné. C’est un quartier-symbole, le noyau de la ville, tiraillé entre la cité administrative et le Palais de Justice récemment réhabilité.
Les habitants et les natifs du quartier y vivent sous la pression de la spéculation immobilière. Leur quotidien oscille entre un attachement profond à leur lieu de vie et une situation de conflit permanent entre eux (les résidents), la gare routière, les petits métiers plus ou moins illégaux et la mairie. La plupart des jeunes dakarois ne connaissent plus son nom, signe déjà d’une amnésie de tout un pan de la société.
Ce quartier qui semble voué à disparaître a fait l’objet de multiples interrogations et d’investigation. Quelles sont les énergies, les tensions en présence ? Où découvre-t-on une énergie positive dans ce quartier? Qu’est-ce qui fait que les mécaniciens, les artisans, les peintres… génèrent des idées et une créativité pour résister?
Réalisation collective : Abdoulaye Armin Kane, Marianne Senghor, Piniang, Amy Célestina Dione, El hadj Alioune Gueye, Cheikh Sidibé, Aline Moens, Jacques Faton, Cyril Mossé, Caroline Nugues. Une coproduction de l’atelier Graphoui (Bruxelles) et de Studio Kakatar (Dakar). Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International.
Collections de 6 cahiers / 2016
Niaye Thiokers / Lieu commun : Editions Vives Voix et Koalath asbl / 2019