(collecte de) Traces de vie / Labo #3

Une expérience cognitive de la réalité ne suffit pas, il faut y ajouter une expérience émotionnelle.

Courant 2023 et 2024, l’Atelier Graphoui propose une série de laboratoires d’expérimentations audiovisuelles ‘(collecte de) Traces de vie’. Accompagné par un·e ou plusieurs intervenant·e(s), chaque laboratoire présentera une expérience, une investigation, une technique ou une méthode. La ‘collecte de traces’ est collective et participative. Elle peut prendre des formes variées : photographie, vidéo, écriture, croquis, dessin, enregistrement sonore.

Laboratoire #3

Pour ce troisième cycle, l’Atelier Graphoui invite Claire Corniquet* et Marie-Éve Merckx**.
Nous explorerons le Kauwberg à Uccle par la déambulation comme une démarche ethnographique et poétique : observer, documenter, s’impliquer, s’interroger. Par la déambulation, et l’observation attentive, nous nous prêterons à une expérience sensible du territoire. Aussi, nous mobiliserons le glanage de mots et de matériaux – le glanage permet de fixer son attention, de la récupérer, au sein d’un environnement ultra-stimulé – ainsi que la photographie comme support à la ‘collecte de traces’, et comme début de narration. Cette collecte servira à nourrir nos imaginaires pour alimenter les moments d’écriture qui se glisseront entre deux observations, expérimentations. Nos observations et les temps d’écriture seront également alimentés par des extraits de textes d’auteur·ices comme Donna Haraway, Tim Ingold ou encore Matthew B. Crawford.

Tout au long de l’atelier, nous vous proposerons également une récolte de traces sonores (voix, bruits, chants, field-recording) de l’expérience de déambulation. Ces enregistrements seront réalisés sous certaines contraintes et s’articuleront autour de tensions telles que sauvagerie Vs civilisation. Au terme de la récolte, ces traces feront l’objet d’une sélection et prendront la forme de poèmes sonores, conçus collectivement, sur base des enregistrements effectués lors de la première journée de labo. Les sons récoltés par ailleurs seront mis à disposition des participant·e·s pour des expérimentations ultérieures.

Les poèmes sonores s’inscrivent dans la veine de l’écopoétique, un champ littéraire qui, par ses manières d’écrire, vise à replacer l’être humain dans l’immensité du vivant et à changer la perception du lecteur sur la nature.

* Après une licence en histoire de l’art, Claire Corniquet a entamé un parcours de recherche à la croisée des chemins de l’histoire de l’art et de l’anthropologie. En 2013, elle a défendu une thèse de doctorat sur la céramique au Niger, après avoir mené sept missions ethnographiques dans le pays. Elle s’est ensuite engagée dans le secteur associatif afin d’exercer ses compétences de chercheuse au profit de publics fragilisés. Depuis 2018, elle développe une démarche artistique où les sciences sociales rencontrent l’art et l’écriture. Elle est autrice et conçoit des actions poétiques au cœur de la ville ou en pleine nature. Elle a publié un recueil de nouvelles aux Éditions Maelström intitulé Cartographie de la Chique réalisé à partir de traces-objets laissé·es dans l’espace public.

** Marie-Éve Merckx est traductrice et diplômée en socio-politique. Elle a développé l’écriture comme outil au service de causes aussi diverses et variées que le théâtre, le monde associatif, le monde du cirque et les institutions et produit des articles et des chroniques journalistiques dans une démarche socio-artistique. En parallèle, et parfois en combinaison avec l’écriture, elle a développé une activité radiophonique : création et animation d’émissions, de reportages, de débats, animation d’ateliers d’expression/radio participatifs, écriture et réalisation de podcasts documentaires et de création.